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(Courbes et images suite 2)

Alors pourquoi avoir passé tant de temps à écrire un logiciel qui les calcule ?

Simplement parce que les calculateurs jusque dans les années 1950, n'avaient rien d'autre pour esquisser scientifiquement leurs créations. Cela et une grande expérience pratique et théorique de l'optique instrumentale, plus une intelligence et des capacités mathématiques hors du commun.

En fait, on s'aperçoit à l'usage que la théorie du troisième ordre reste un bon indicateur de fonctionnement plus que de qualité, si on l'emploie non quantitativement, mais qualitativement.

Par contre, les courbes trigonométriques sont elles exactes, et mesurent une aberration qui existe réellement. Ce sont celles affichées dans ces pages. Mais il faut les relativiser elles aussi. Une zone de +/- f/1000 d'aberration sphérique entre deux objectifs de même ouverture ne veut pas dire grand chose. Par contre, une zone de 6f/1000 de coma sur un objectif ouvert à f/2,8 n'augure rien de bon pour l'image à pleine ouverture !

Alors, quelle recette miracle ?

Je citerai respectueusement H. Chrétien, immense professeur et opticien hors pair. Il répondit un jour à l'un de ses étudiants : "Écoutez le chef d'atelier, surtout s'il a 10 ans de plus que vous dans la Maison !"

Quand on n'a pas de chef d'atelier expérimenté sous la main, on essaie et on calcule, encore et encore. Et on stocke prudemment tous les résultats, bons et mauvais, à la fois dans sa mémoire et dans des dossiers bien rangés.

Et un jour, on se surprend à dire, en voyant sortir les courbes de l'imprimante : "Tiens, celui-là risque d'être moins mauvais que les autres !", et la réalité confirme l'intuition. Alors on n'est pas peu fier, et parfois pas loin de la retraite ...

Donc je résumerai prudemment ce que j'ai appris, en demandant expressément que tout ce que je vais écrire soit relativisé suivant le contexte où on l'emploiera. Je ne peux faire plus.

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