Les derniers développements

En 1965, cette formule à quatre lentilles indépendantes fut encore améliorée par N. Rickless de Bausch and Lomb, qui poussa l’ouverture à f/1,2 avec des verres spéciaux à haut indice et faible dispersion. Aux courtes focales auxquelles l’objectif est destiné, l’image reste acceptable jusqu’à une vingtaine de degrés de l’axe. Il semble que cette fois les limites de l’instrument sous cette forme soient atteintes, sauf à employer des surfaces asphériques  [31] .

Figure 20  . Bausch & Lomb, 1965 [n°447]

Pourtant, en 1976, Andor A. Fleischman, travaillant pour Bell et Howell, publia un calcul d’objectif monochromatique de courte focale, ouvrant à f/1,11 avec un angle de champ de 5° environ, atteignant la diffraction  [32] pour une focale d’environ 7,5mm, et destiné aux lecteurs de disque CD. Comme les lasers sont strictement monochromatiques par nature, l’objectif est construit avec un seul type de verre  [33] .

Figure 21 . objectif pour laser de lecteur CD [non diffusé]

Enfin, un des derniers brevets de l'objectif de Petzval dans sa formule fondatrice est un objectif de lunette astronomique ! Comme la netteté des objectifs Petzval peut être excellente au centre, avec une ouverture notable et une bonne correction du chromatisme, on a conçu dans les années 1990 toute une série de lunettes d’astronomie très compactes malgré leur puissance, dont l’objectif utilisait cette formule. Ces lunettes ont connu un certain succès, et sont toujours fabriquées. Voici un exemple d’un tel objectif ouvert à f/6,8,  et qui a une image plane.

Figure 22 : T. Abe, Asahi, 1990 [n°458]

[31] Ceci n’a pas été fait à notre connaissance.

[32] En toutes lettres : « dont la tache image a les dimensions de la tache de diffraction correspondant à cette ouverture relative et à cette longueur d’onde ». La première formule est plus expéditive !

[33] Dans ce rôle, de simples doublets asphériques en matière plastique moulée remplaceront rapidement à qualité égale et bien moindre coût ces objectifs élaborés en verre optique.

T. Abe : ce calculateur japonais n'a aucun rapport avec le mathématicien allemand E. Abbe !