Concepteurs, groupes de travail, marques concurrentes ou affiliées
Lorsqu’une marque en rachète une autre, elle ne se contente
pas de joindre les machines et les stocks aux siens, elle intègre aussi
les équipes de conception et les archives. Il est donc naturel que les
objectifs ultérieurs en soient influencés.
De plus, certaines personnalités ont un tel charisme que
leur arrivée dans une firme provoque une refonte du catalogue !
Leur passage d’une maison à l’autre se solde alors par des évolutions
ayant un « air de famille ».
On parle aussi d’« esprit maison ». Par exemple,
les principes adoptés par Som Berthiot dans ses premiers objectifs à
focale variable ne sont pas ceux d’Angénieux. Avec de l’habitude, on
reconnaît la « patte » de telle ou telle Maison, et donc d’où
dérive probablement l’optique analysée.
Diffusion publique de l’objet
Quand une maison met un objectif sur le marché, il est
rare qu’il soit entièrement original. La clientèle est friande de nouveauté,
mais frileuse quand celle-ci représente un investissement important.
Avant de se laisser convaincre, elle va d’abord demander des gages de
confiance. Ce qui fait que l’équipe commerciale est souvent condamnée
à « appâter » avec la nouveauté tout en rassurant avec la
continuité du traditionnel
[14] .
Décortiquer les descriptions publicitaires accompagnant
les nouveaux produits peut parfois donner des indices utiles.
Essais, analyses et commentaires notoires
La masse de littérature journalistique accompagnant les
produits photographiques en général, et optiques en particulier, est
véritablement impressionnante. Encore aujourd’hui, un catalogue de ce
qui s’écrit sur le sujet chaque année ferait un livre de taille respectable.
Internet ne fait qu’amplifier le phénomène [15] .
Il paraît régulièrement dans la Presse des articles remarquablement
clairs et bien documentés, qui peuvent faire gagner beaucoup de temps,
voire fournir des pistes auxquelles on n’aurait pas songé. Sans compter
les « indiscrétions » de quelques reporters, qui rendent bien
service un demi-siècle plus tard. Ceci étant, certaines prospectives
de revues en vogue il y a quelques lustres font bien sourire aujourd’hui,
ou parfois se révèlent étonnement justes quand leur auteur était quelque
peu clairvoyant.
[14] Leitz est passé maître dans cet
art difficile.
[15] Il est vrai que ce domaine déchaîne
les passions, et que pour beaucoup, « le violon fait le musicien ».