Les descendants directsQuand il s’agit d’améliorer une formule existante, les deux premiers moyens envisagés en plus du recalcul, sont le changement des verres pour de plus réfringents, et le dédoublement des lentilles. Dans les deux cas, les courbures des dioptres diminuent, et conjointement les aberrations et les zones qui leurs sont associées s’amenuisent. En 1927, F. Altman, opticien chez Kodak, entreprit de décoller le doublet avant. En choisissant un assemblage d’un verre ancien avec un verre nouveau pour chaque doublet, il parvint à aplanir le champ en séparant les deux focales astigmates de par et d’autre du plan focal paraxial [29] , tout en portant l’ouverture à f/1,9. L’objectif est très bon à moyenne ouverture, avec un champ image relativement homogène.
Figure 15 . F. Altman, Kodak 1927 [n° 421] En 1929, un calculateur de Zeiss dédoubla la lentille arrière en conservant les verres anciens. Il améliora sensiblement la qualité de l’image centrale à ouverture similaire, mais ne parvint pas à faire mieux quant à la courbure d’image et la distorsion.
Figure 16 . Zeiss 1929 [n°441] En 1931, A. Warmisham alla encore plus loin, en dédoublant à la fois la lentille frontale et la lentille arrière. Mal lui en prit, l’objectif avec ses six lentilles dont deux en verres nouveaux, est moins bon que ses prédécesseurs. Son ouverture relative annoncée à f/1,5 n’est utilisable qu’au centre. Compte tenu de l’absence de traitement anti-reflets, on peut craindre un voile général de l’image. La version à cinq lentilles qu’il publia conjointement est bien supérieure.
Figure 17 A. Warmisham, Kapella, 1931 [n°433] |
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[29] Cette méthode fut la première mise en oeuvre pour aplanir le champ image. Elle était la seule envisageable avec les verres anciens. Par la suite, elle continua d'être employée car elle permettait de corriger la distorsion tout en diminuant la courbure d’image sans mettre en oeuvre des verres onéreux. Mais c’était un pis aller, l’astigmatisme demeurant bien visible. |
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